🧠 Les Troubles du Neurodéveloppement (TND) regroupent un ensemble de particularités neurologiques qui se manifestent dès l’enfance et persistent tout au long de la vie. Ils concernent des fonctions essentielles au développement cognitif, langagier, moteur, attentionnel, ou encore à la communication sociale.
Parmi les TND les plus connus, on retrouve :
- le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH),
- les Troubles du Spectre de l’Autisme (TSA),
- les Troubles Spécifiques des Apprentissages (TSAp anciennement DYS : dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, etc.),
- le Trouble du Développement de la Coordination (TDC),
- le Trouble du Langage (TSL),…
Ces troubles ne sont ni visibles, ni “guérissables”, mais ils font partie intégrante du fonctionnement neurologique de la personne.
🔍 Les TND ne relèvent pas du manque de volonté
L’un des plus grands obstacles à la compréhension des TND reste l’existence de neuromythes profondément ancrés dans la société.
Combien de fois entend-on encore :
“Il pourrait se concentrer s’il voulait”,
“Elle ne fait pas d’efforts”,
“Il est dans la lune”,
“Elle n’écoute jamais”,
“Il ne respecte pas les règles”.
Ces phrases traduisent une lecture morale d’un trouble neurologique. Les personnes présentant un TND ne manquent ni de volonté, ni d’intelligence, ni de respect.
Leurs difficultés proviennent d’un fonctionnement cérébral différent, souvent lié à des facteurs génétiques et environnementaux précoces.
Un TDAH, par exemple, n’est pas un manque de discipline : c’est un trouble de la régulation attentionnelle et du contrôle de l’impulsivité.
Un TSA n’est pas un manque d’empathie : c’est un mode de perception et de traitement des informations sensorielles et sociales qui diffère.
Un enfant “DYS”, ayant un trouble spécifique de l’apprentissage, n’est pas paresseux : il doit déployer deux à trois fois plus d’énergie cognitive pour réaliser une tâche simple pour ses pairs.
Ces différences ne se corrigent pas avec des punitions, mais s’accompagnent par la compréhension, l’adaptation et la bienveillance.
🧬 Une origine neurologique, pas éducative
Les TND ont une base neurologique : ils résultent d’un développement atypique de certaines zones ou connexions cérébrales.
Les études en imagerie cérébrale et en génétique montrent que ces particularités sont présentes dès la naissance.
Il ne s’agit donc pas d’un trouble “appris” ou “acquis” par de mauvaises habitudes éducatives.
Un parent aimant et bienveillant peut avoir un enfant TND, tout comme un adulte TND peut être compétent, stable et heureux, dès lors que son environnement comprend et soutient ses besoins spécifiques.
Les troubles du neurodéveloppement ne se guérissent pas, car ils ne sont pas des maladies, mais des modes de fonctionnement neurologiques différents.
En revanche, on peut apprendre à compenser leurs effets grâce à des stratégies adaptées, des aménagements, et un accompagnement cohérent dans tous les milieux de vie (école, travail, famille).
⚖️ Compensation et adaptation : un équilibre à construire chaque jour
Une personne avec un Trouble du Neuro-Développement déploie en permanence des efforts de compensation pour s’adapter aux exigences du monde dit “neurotypique”.
Cela peut se traduire par :
- des stratégies visuelles pour organiser les tâches,
- des outils numériques pour soutenir la mémoire,
- des routines structurées pour réduire la charge cognitive,
- des pauses fréquentes pour gérer la fatigue attentionnelle.
Avec l’âge, certaines stratégies deviennent automatiques, ce qui peut réduire le retentissement des troubles au quotidien. Mais cela ne signifie pas que le trouble disparaît : il est simplement mieux compensé.
Ces efforts invisibles, répétés et constants, peuvent générer une fatigue mentale importante qu’il est essentiel de reconnaître.
🚫 Les neuromythes : un frein à l’inclusion
Les neuromythes sont ces croyances simplistes mais tenaces qui détournent la compréhension scientifique du cerveau.
Par exemple :
- “On n’utilise que 10 % de notre cerveau.”
- “Certains enfants sont cerveau droit, d’autres cerveau gauche.”
- “Il suffit de se concentrer davantage.”
- “Avec l’âge, ça passera.”
Toutes ces affirmations sont FAUSSES !!!
Ces idées reçues sont dangereuses, car elles conduisent à culpabiliser les personnes concernées et à minimiser leurs besoins d’adaptation.
Elles entretiennent une culture du “faire comme les autres”, qui nie la diversité des fonctionnements cognitifs.
🌱 Comprendre pour mieux accompagner
Les TND ne disparaissent pas : on naît et on demeure TND.
Mais avec un accompagnement cohérent, une reconnaissance des différences et une pédagogie adaptée, les personnes concernées peuvent déployer pleinement leurs compétences.
Reconnaître un TND, c’est reconnaître une neurodiversité qui enrichit la société.
C’est passer d’une logique de jugement à une culture d’adaptation et de compréhension.
Chaque aménagement, un temps supplémentaire, un environnement moins stimulant, un support visuel, une consigne claire, n’est pas un “privilège”, mais une équité qui permet à chacun d’exprimer son potentiel.
En conclusion, les troubles du neurodéveloppement ne relèvent pas du manque de volonté, mais d’un fonctionnement cérébral différent. Les comprendre, c’est faire un pas vers l’inclusion réelle, où chaque personne trouve sa place, avec ses forces, ses besoins et ses manières d’apprendre.
📎 A lire :

Un ouvrage de référence de Fabrice Pastor, neuropsychologue, formateur et conférencier : https://www.deboecksuperieur.com/livre/9782807361683-diagnostic-et-accompagnement-des-troubles-du-neurodeveloppement
Frédéric DAVI a suivi la formation « Les Troubles du Neurodéveloppement (TDAH, Dys) et le HPI : Comprendre, Evaluer et Aider au quotidien » avec Fabrice Pastor.
Suivre sur Linkedin: https://www.linkedin.com/in/fabrice-pastor/


