Dans le quotidien de parents, d’enseignants, d’accompagnants ou de professionnels de santé, nous sommes de plus en plus confrontés à des enfants, adolescents ou adultes présentant des comportements dits « atypiques ». Parmi les diagnostics fréquemment évoqués, deux termes reviennent souvent : TSA et TDAH.
Ils désignent deux troubles neurodéveloppementaux différents, qui peuvent parfois coexister, mais qui nécessitent des approches distinctes pour un accompagnement efficace.
Comprendre leurs différences, c’est déjà faire un pas vers une meilleure inclusion et un soutien adapté.
Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) et le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) font tous deux partie des troubles du neurodéveloppement. Cela signifie qu’ils apparaissent dès l’enfance, touchent le développement du cerveau, et ont un impact sur le comportement, la communication et les apprentissages.
Mais leur origine, leurs signes visibles et leurs besoins spécifiques ne sont pas les mêmes.
🗣️ Le TSA : une altération de la communication et des interactions sociales
Le TSA regroupe un ensemble de manifestations dont la gravité et la forme peuvent être très variables d’une personne à l’autre. Il n’est donc pas « un seul trouble » mais bien un spectre, comme son nom l’indique.
Les signes typiques incluent :
- Des difficultés dans les interactions sociales : l’enfant peut avoir du mal à comprendre les émotions ou les intentions des autres, à engager ou maintenir une conversation, ou à jouer de manière coopérative.
- Des troubles de la communication verbale et non verbale : certains enfants parlent peu ou pas, d’autres ont un langage très développé mais peu fonctionnel.
- Des comportements répétitifs ou stéréotypés, une recherche de routines strictes, et des intérêts parfois très restreints mais très marqués (par exemple : les trains, les dinosaures ou les calendriers).
- Une hypersensibilité sensorielle fréquente : bruits, lumières, textures peuvent être perçus de manière très intense et générer du stress.
Le TSA n’est pas lié à un retard intellectuel : certaines personnes ont des capacités cognitives dans la norme ou très élevées, d’autres peuvent avoir un handicap intellectuel associé.
Ce qui prime, ce sont les difficultés à « décoder » et à interagir avec le monde social.
🦅 Le TDAH : une difficulté à réguler attention, impulsivité et activité
Le TDAH se manifeste principalement par :
- Un déficit de l’attention : l’enfant semble distrait, perd ses affaires, a du mal à suivre une consigne ou à terminer une tâche.
- Une impulsivité : il interrompt, coupe la parole, agit sans réfléchir.
- Une hyperactivité (présente dans certains cas) : besoin constant de bouger, agitation motrice, difficulté à rester assis.
Ces comportements ne sont pas dus à un manque de volonté ou d’éducation, mais à une difficulté neurologique à inhiber les réponses automatiques et à gérer l’attention dans le temps.
Contrairement au TSA, le TDAH n’entraîne pas nécessairement de troubles dans les interactions sociales du point de vue de la compréhension : l’enfant veut interagir, mais son impulsivité ou sa distraction peuvent le rendre envahissant ou maladroit.
😵💫 Ce qui peut prêter à confusion entre TSA et TDAH
Certaines manifestations peuvent sembler proches d’un trouble à l’autre.
Par exemple :
- Un enfant avec un TSA peut avoir des comportements agités ou sembler inattentif.
- Un enfant avec un TDAH peut être maladroit dans ses relations sociales, ou éviter les échanges.
De plus, les deux troubles peuvent coexister. On estime que 50 % des enfants avec un TSA correspondent aussi aux critères du TDAH. Jusqu’à 50% des enfants ayant un TDAH ont des traits relatifs au TSA. Il y a donc un chevauchement des 2 populations d’un point de vue statistique. Ceci rend le diagnostic plus complexe. D’où l’importance d’une évaluation approfondie, réalisée par des professionnels spécialisés (neuropsychologues, pédopsychiatres, centres de diagnostic), pour bien poser le diagnostic.
🫴 Des accompagnements différents pour TSA et TDAH
Les approches d’accompagnement doivent être adaptées à chaque profil :
- Pour le TSA, on travaille beaucoup la compréhension des codes sociaux, l’aide à la communication (parfois alternative ou augmentée), la gestion des émotions et des particularités sensorielles.
- Pour le TDAH, l’accent est mis sur la gestion de l’attention, le renforcement des fonctions exécutives (planification, mémoire de travail, inhibition), et l’encadrement de l’agitation ou de l’impulsivité.
Les outils de médiation comme les méthodes visuelles, les routines structurées, les supports ludiques (par exemple avec les briques LEGO® ou DUPLO® dans une approche cognitive) sont souvent très efficaces dans les deux cas, mais les objectifs thérapeutiques seront différents.
Chaque enfant, chaque adulte, avec ou sans diagnostic, mérite d’être accueilli avec bienveillance et accompagné avec intelligence.
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